Le sort des républicains espagnols.

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Sources documentaires:
L’espor guidait leurs pas, Rémi Skoutelsky
Camp de Gurs, Claude Laharie
Les camps du Sud-Ouest de la France, collectif
La Maldonne espagnole, Léo Palacio
Le livre de la Déportation, Marcel Ruby
Le Front du Médoc, une Brigade au combat.

4°) les Maquis :

Dés l’armistice, les républicains espagnols qui ont pu échapper à la débâcle et aux mailles du filet allemand vont se glisser dans les maquis en cours de constitution dans le Midi de la France. On en trouvera dans les maquis du Vercors, de l’Ain, du Plateau des Glières ou de la Montagne Noire. Il est évident que les plus importants maquis tenus par les républicains espagnols se situeront tout naturellement dans le Sud-Ouest, proches des camps d’internement qu’ils ont désertés. Que pouvaient-ils faire d’autre ? Les choix qui se proposaient à eux étaient limités : soit, sous réserve d’être membre du parti, ils acceptaient l’hébergement que leur proposait l’URSS, soit, nantis du visa de sortie, ils partaient pour le Mexique.

Henri Noguères, qui les connaissait bien et qui avait pu les apprécier, disait d’eux : « ils se montraient aussi intransigeants que courageux. Pour les qualifier il n’y a qu’un seul mot : ils étaient exemplaires. »

C’est ainsi que, sur le plateau des Glières, on retrouve sous les ordres du lieutenant Morel un groupe de républicains espagnols formant la section E.B.R.O., 56 hommes sur 460 hommes en place.

« Nous sommes fiers que ces républicains aient pu lever, sur l’ensemble du territoire français, plusieurs dizaines de milliers d’hommes dans quarante et un départements au total… Sans doute, pour eux, l’espérance fut longue puisqu’il fallut attendre tant d’années avant que l’Espagne ne retrouvât les chemins de la démocratie et de la paix civile. » (Discours de M.Jean Laurain, ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense chargé des anciens combattants.).

Henri Noguères, pour sa part, écrivait :
«  Les républicains espagnols ont occupé une place à part au sein de la Résistance française. Aucun de nous, en effet, n’a jamais considéré les guérilleros espagnols comme des étrangers. »

Selon Pierre Bertaux, commissaire de la République pour la région Midi-Pyrénées, à Toulouse, le total des maquisards espagnols sur l’ensemble du territoire sud de la France était d’environ cinquante à soixante mille hommes dispersés de la Savoie aux Pyrénées, en passant par la Montagne Noire, les Landes et le Limousin.

Il nous faut rappeler la mise en place de filières d’évasion montées par ces résistants espagnols au bénéfice des alliés. Francisco Ponzan (« François Vidal ») monte ainsi le réseau « Pat O’Leary » tandis que  Joseph Rivera met en place le réseau « Vic ». Dans la zone Nord, des Espagnols, tels Celestino Alfonso, sont intégrés aux FTP-MOI. Les premiers noyaux de résistance se forment à partir des groupes de travailleurs étrangers. Ils se constituent, sous la direction du parti communiste espagnol, en un mouvement autonome, directement représenté, en 1944, dans les directions régionales et nationale des FFI, le « Grupo de guérilleros espagnols ». Plusieurs villes du Sud de la France ont été libérées par des groupes composées en tout ou partie d’Espagnols.

En Gironde, l’action des Espagnols dans la Résistance est constatée dés 1941, et cela jusqu’à 1945. En janvier 1943, fut créé un groupe mixte (F.T.P.F-Guérilleros espagnols). En 1944, on enregistre la présence d’une trentaine de résistants espagnols faisant partie du bataillon Arthur. On relève encore le groupe « Barbas » qui opéra, par la suite, dans les Landes. En mai 1944, étaient constituées les « unités Guérilleros espagnols ». Le 25 août 1944, ils participent à la libération de Bordeaux. Très rapidement, dès le 1er septembre, la 31ème brigade de Guérilleros espagnols prend position sur le front de la Pointe-de-Grave. Par la suite le « Batallon Basco », le « Batallon Libertad » et les « Guérilleros » s’unirent dans le « Batallon Voluntarios Espanoles ». Les Basques, quant à eux, furent regroupés dans le bataillon « Guernika ». Espagnols et Basques se retrouvant au sein de la brigade Carnot sous les ordres du colonel de Milleret.